lundi 28 avril 2014

La question qui pique...

"Et vous, vous vous y mettez quand ?"

En l'espace de 18 mois, le Normand et moi, on a accumulé un peu tous les signes de l'annonce de grossesse imminente : il a commencé un boulot en CDI (moi, je suis salariée depuis fin 2010), on a acheté une grande maison avec plein de chambres à la campagne et il y a tout juste quelques semaines, on a vendu ma petite voiture au profit d'un break.

Tout ça crie très fort : "on va agrandir la famille !" et pour être honnête, c'est pas faux, c'est bien l'idée qu'on a en tête. Je ne peux donc pas en vouloir aux gens de la poser cette fameuse question...

Mais en fait, si, je leur en veux un peu. Parce que je suis une fille gentille et polie et que je ne veux pas pourrir l'ambiance, je me tais. Je mens. "Oh, on a le temps". Je prends sur moi, je me colle mon sourire de façade et je passe à la suite, alors que tout ce que j'ai envie c'est pleurer et crier "PUTAAIN, ça fait déjà un an qu'on essaie de s'y mettre, et ça marche paaaas, et votre question, là, elle remue juste le couteau dans la plaie !"



Mais je me contients. Et en y réfléchisant un peu, je me dit qu'en fait, il y a deux façons de poser la question : la façon "je la pose pour lancer la conversation, comme pour parler de la pluie et du beau temps", cette façon-là n'attend pas vraiment de réponse, et au final, même si elle pique un peu, on passe vite à autre chose. Et il y a la façon "je pose la question à chaque fois qu'on se voie" (coucou la BM -____-). Et c'est CETTE façon là qui me fout les nerfs. Ça me fout les nerfs parce que je me demande vraiment ce que ça attend comme réponse :
     - "ah oui, au fait, on a complètement oublié de vous prévenir, mais je suis enceinte de 5 mois !". Evidemment que si j'étais enceinte, je l'annoncerais. Ou alors, si je l'ai pas annoncé, c'est que j'estime que c'est pas le moment, et c'est sûrement pas en me forçant la main que ça va me motiver...
     - "ah bah on s'y met, on s'y met, tous les soirs, tous les jours, dans toutes les pièces de la maison, même sur la table sur laquelle on est en train de manger tiens. Et puis, tant qu'on en parle, je crois que je suis en train d'ovuler là, faudrait pas louper le créneau, si vous pouviez vous activer un peu sur le dessert..." On parle quand même de quelque chose de "relativement" intime, j'ai pas forcément envie d'en discuter avec toute la belle-famille !
     - en dernier, l'option "je pourris l'ambiance" : "On arrive pas à faire un bébé, souci d'hormones. Vous reprendrez bien un peu de salade ?"

Je ne vois aucun cas dans lequel cette question posée sérieusement pourrait être pertinente. Et le problème, c'est que ça a quand même tendance à éroder ma patience, et c'est comme ça que je me suis retrouvée au Nouvel an, à envoyer légèrement bouler un très bon pote qui me posait la question innocemment, juste parce que j'avais du subir cette interrogation (interrogatoire ?) pendant toutes les vacances de Noël... La goutte d'eau, le vase, tout ça tout ça...

Pour finir, je ne jette la pierre à personne, il est tout à fait probable que j'aie déjà posé cette fameuse question sans trop réfléchir, sans attendre une vraie réponse sérieuse et argumentée, sans imaginer l'effet que ça pouvait avoir sur un couple qui n'arrive justement pas à se reproduire. Mais si vous me lisez aujourd'hui, pensez-y (et ne m'en veuillez pas si vous vous heurtez à un de mes moments de non patience ^^)


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